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Photo du rédacteurFlorence Clémente

Presqu'un siècle...

Chère Maria,

Nous avions tous souhaité qu’à la fin du mois d’avril 2021, nous serions tous réunis pour fêter votre 100ème anniversaire.

Un siècle sur terre, quelle célébration cela aurait pu être !

Nous pensions, à tort, que ce fléau morbide qui a empoisonné toute la planète, fléchirait et finirait par capituler. Fin 2020, l’espoir était revenu ; on y était presque. Le confinement allait enfin s’arrêter et tous, nous pourrions nous rassembler autour d’un bon repas pour fêter dignement ce record de longévité. Mais finalement vous n’aurez pas attendu le 29 avril pour vous envoler vers les étoiles, rejoindre votre créateur et surtout votre chère fille et votre petit-fils adoré. Maria, un prénom de sainte que vous avez porté avec la force de votre Foi toute votre vie durant malgré les épreuves souvent rudes, que vous avez traversées [...] [...] Vous faites dorénavant partie de toutes ces petites mamies qui nous quittent brutalement du jour au lendemain. Funeste quotidien qu’est celui des habitants de la Terre désormais. Sinistres journées, mois qui n’en finissent plus, où le nombre de défunts semble impossible à endiguer. Nous devons nous adapter, accepter. Je n’aime pas l’idée d’accepter l’inacceptable. La mort ne m’effraye pas, mais ce sont les conditions du départ que je réprouve. Avoir passé presque cent années sur terre, vécu une vie riche et intense, entourée d’une très grande famille : frères, sœurs, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants…., et personne pour être là, au moment de vous dire au revoir pour toujours. Quelle tristesse profonde et absolue de mourir seule sans avoir pu revoir l’un des membres de sa famille… L’idée m’est insupportable de savoir que l’on puisse s’éteindre seule dans un EHPAD ou dans un hôpital sans qu’aucun proche n’ai le droit d’être présent. Je suis révoltée par ces conditions que je juge, absurdes, et qui font plus de mal que de bien. Je suis indignée que l’adieu à un être tendrement aimé nous soit confisqué. Des mots rassurants, une main qui prend la vôtre, le réconfort d’un fils, d’une fille, d’un parent…. Voilà ce qui vous a été enlevé très chère Maria. Néanmoins, je suis sûre que de l'endroit où vous êtes maintenant, vous n’en voudrez ni aux circonstances, ni aux personnes qui ont tenté d’élaborer tout un tas de stratégies plus ou moins efficaces pour lutter contre l’invisible calamité.

Je ne suis qu’une « pièce rapportée » comme on dit dans les familles, mais j’ai eu le temps de m’apercevoir que vous aviez une famille très aimante autour de vous. Très chère Maria, tout le monde, vous aimait. Vous étiez comme un ange protecteur qui veillait un peu dans l’ombre, sur toute la famille. Vous me faisiez beaucoup penser à ma propre grand-mère. Où que vous soyez, je sais que vous continuerez à veiller sur nous tous. Au revoir Maria et reposez dans la paix éternelle.


MARIA | 29.04.1921 – 10.04.2021 | RIP


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